Est - ce un homme ? Est - ce une femme ? Qui peut affirmer l'identité sexuelle de cet individu au premier coup d'oeil ? De longs cheveux noirs, une taille fine accompagnée de longues jambes mais aux bras musclés et bien sûr sans oublier la pomme d'Adam. Quoi de plus beau que de jouer avec les gens ? Malgré son âge, il aime toujours jouer de son androgynie en portant de temps en temps panoplie féminine ou costume d'infirmière très près du corps et toujours de couleur noire. Ces tenues là sont terminées par des chaussures à talons. Jouer, toujours jouer.

Le dicton laisse entendre que l'habit ne fait pas le moine ... Pourtant aussi noir extérieurement qu'intérieurement, semblable à l'ombre de la Ténébreuse venue vous chercher, arrachant votre dernier soupir. Il est plus inquiétant de voir Emrik sans son masque, un sourire ombre et froid, des lèvres noires ... Qui a dit que l'effroi n'avait pas un visage ?

Pour Emrik, chaque être humain lui est inférieur. Seul au dessus de cette pyramide, dominant le jeu le plus excitant. L'homme est faible. L'homme est abjecte. Sans cesse à la recherche de l'humain parfait, celui qui allumera une flamme dans ses prunelles éteintes. La mort est pour lui un jeu et non une fatalité, il la cherche, joue avec elle aux cours d’activités malsaines dans le but de souffrir, mais toujours pour son plus grand plaisir. Il aime la douleur, ressentir au travers de cette sensation, un être de chair parfaitement en vie qui en demande toujours plus. Une drogue. Lorsqu’il ne se livre pas à de l’automutilation, il aime faire et voir souffrir les autres ; en parlant d’autres, humains ou animaux, peu importe du moment que le cœur bat et qu’il éprouve le plaisir de voir leurs soubresauts de douleur, voir la mort proprement dite, le visage toujours impassible, sans compassion pour sa victime. Pourquoi en avoir ?

Son terrain de chasse favori est la morgue. Habillé de sa tenue d'infirmière, il infiltrait cette froide pièce pour mettre la main sur les plus beaux spécimens. Ayant aménagé un laboratoire, il lui était alors possible de laisser parler sa folie.

Emrik est né dans un petit village riche de la campagne allemande. Fils unique de parents dont la mentalité n'avait guère évoluée depuis les années 40, Seconde Guerre Mondiale, des nazis dans leurs côtés les plus noirs. C'est ainsi l'éducation qu'il reçu. C'est assez tôt qu'une véritable passion pour l'anatomie s'empara de lui. Il lui arrivait de s'aventurer dans des caves, des endroits relativement abandonnés pour trouver des rats. Expériences et curiosité maladive.
Ce petit jeu l'amusa un temps, mais ses proies étaient trop petites pour son "gros appétit" et il décida de passer à une autre taille.

A l'école il se trouvait être un bourreau. Celui qui s'amuse à réduire plus bas que terre ses petits camarades, celui qui joue avec les points faibles, en appuyant dessus jusqu'à faire mal ... jusqu'aux larmes pendant que lui riait aux éclats. " Je m'amuse ... comme tous les enfants ... " disait - il avec un sourire machiavélique.

Effectivement, plus il grandissait et plus son esprit devenait tordu. Dans le village on s'inquiétait de la disparition d'animaux domestiques. Dans la chambre de l'adolescent, un véritable mini laboratoire d'apprenti sorcier. Mais la sensation de pouvoir ne dure jamais longtemps. Dénoncé par un habitant, pour faire bonne figure devant la société ses parents n'eurent d'autre choix que de l'envoyer dans une école stricte ou il apprendrait les rudiments pour être un bon citoyen. Un nouveau terrain de jeu. Quelle joie d'avoir des cobayes humains à portée ! Ayant choisi des études scientifiques, tout le matériel et les connaissances pour ses recherches. Des élèves disparurent.

Après avoir fièrement terminé ses études, il décida de travailler au poste de médecin légiste aidant ainsi sa communauté. Aider ... satisfaire ses propres intérêts est un terme plus juste. Peu de cobayes frais ... Il lui fallait trouver un lieu clos où toutes ces petites souris ne pourraient lui échapper. Dans ses connaissances, un médecin laissa courir le nom d'Abrosyah, un projet sur humains. Le sourire aux lèvres, il décida de postuler.

Que le jeu commence !